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table des matières
Certaines personnes se demandent
«j'ai passé mon diplôme de secourisme avant 1991,
que vaut-il ?»
Je vais tenter d'aborder ce problème,
en m'appuyant à la fois sur les texte parus
(décrets, circulaires, notes d'information)
ainsi que... sur mon avis personnel.
Cette page est donc une proposition
et n'a que la valeur que chacun voudra bien lui accorder.
L'auteur est moniteur des premiers secours (bénévole),
ce qui ne lui donne aucune autorité sur l'interprétation des textes.
Note :
cette page se référant aux textes de la République Française,
il ne concerne que les diplômes français.
Commençons par la mise à mort de ces diplômes ;
l'arrêté du 8 novembre 1991 nous dit :
«Art. 18. - L'arrêté du 15 avril 1978
relatif à l'enseignement des gestes élémentaires de survie,
l'arrêté du 15 avril 1978 relatif au brevet national de secourisme
et l'arrêté du 15 avril 1978 relatif à la mention ranimation
sont abrogés.»
Maintenant, on va pouvoir reconstruire sur les ruines (-:
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Si vous vous posez la question de la validité du diplôme,
c'est que vous n'êtes pas adhérent d'un association de secourisme,
ni secouriste sauveteur du travail (SST),
donc que vous n'avez pas pratiqué depuis plus de 11 ans.
Il faut savoir que l'essence de l'intervention en tant que sauveteur
(premier témoin) n'a pas changé :
- Analyser la situation, les risques ;
- Protéger du suraccident ;
- Alerter les secours ;
- Faire les gestes de première urgence.
ce que l'on appelait à l'époque
«faire le PAS» (protéger, alerter, secourir).
Les points 1 à 3 n'ont pas changé,
et le faire, c'est déjà énorme !
Par contre, le point 4 peut faire peur :
«Saurai-je encore quoi faire ?
Est-ce que je ne vais pas aggraver l'état de la victime ?»
Bien entendu,
l'idéal est de passer l'attestation de formation aux premiers secours
(AFPS, 10 h, env. 50 EUR).
Les gestes ont évolué,
notamment grâce aux progrès de la médecine,
aux retours d'expérience
et aux études comparatives avec les autres pays.
Cependant, l'accident peut très bien arriver
là tout de suite.
Pensez bien que dans les cas GRAVES,
rien n'est pire que de ne rien faire :
- une hémorragie reste une hémorragie,
la perte abondante de sang est toujours aussi mortelle,
et les techniques d'arrêt marchent toujours
(et qu'importe si l'on ne sait plus reconnaître une
hémorragie veineuse d'une artérielle,
la distinction a maintenant disparue car elle est inutile) ;
appui direct avec la main, point de compression, garrot,
tout est bon pour éviter une mort certaine ;
- une personne qui s'étouffe
risque toujours de mourir par manque d'air,
même si l'on ne souvient plus bien de la manoeuvre d'Heimlich,
on ne risque rien à l'essayer
(alors que si l'on ne fait rien, on regarde la personne mourir) ;
- une personne inconsciente
(qui ne bouge pas, ne parle pas,
ne réagit pas à une question simple et un ordre simple)
et qui respire
risque toujours de mourir étouffée
(par la chute de la langue en arrière,
par le contenu de l'estomac qui se vide lentement dans le fond de la gorge),
il faut donc toujours la tourner sur le côté
(position latérale de sécurité, PLS)
afin qu'elle puisse continuer de respirer ;
même si vous ne vous souvenez plus exactement de la technique,
c'est le résultat qui compte ;
- une personne qui ne respire pas
va toujours de mourir de manière certaine
avant l'arrivée des secours si l'on ne fait rien,
le bouche-à-bouche associé au massage cardiaque
est la seule manière de donner une chance de survie,
alors même si c'est un peu loin,
n'hésitons pas.
Dans les autres cas, ma foi,
cela peut attendre l'arrivée des secours,
rassurer et couvrir la victime en attendant,
empêcher les témoins de la bouger ou de la faire boire,
sont des gestes simples et toujours efficaces.
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Depuis 1991, la formation aux premiers secours comporte trois volets :
- la formation de base, de 10 h,
qui donne la délivrance de l'Attestation de Formation aux Premiers Secours
(AFPS) ;
c'est une formation pratique (mise en situation, exécution du geste),
permettant à un témoin seul et sans matériel
de prévenir efficacement les secours,
et d'éviter l'aggravation de la situation ;
cela se rapproche des gestes élémentaires de survie (GES) ;
- les attestations de formation complémentaires,
qui sont des extensions de l'AFPS à des situations particulières :
- l'Attestation de Formation Complémentaire aux
Premiers Secours Sur la Route (AFCPSSR, 8 h),
pour les accidents de la circulation ;
- l'Attestation de Formation Complémentaire aux
Premiers Secours Avec Matériel (AFCPSAM, env. 18 h),
utilisation de la radio, de l'oxygène,
ventilation artificielle au masque,
PLS à 3 (avec pose du collier cervical)
et aspiration des mucosités,
réanimation cardio-pulmonaire à deux...
l'AFSPSAM est en fait une partie du CFAPSE,
c'est le prérequis pour passer le BNSSA
(sécurité et sauvetage aquatiques) ;
- le Certificat de Formation aux Activités des Premiers Secours en Équipe
(CFAPSE, env. 50 h),
permet l'action en équipe avec du matériel :
radios, oxygène, pose d'attelles, brancardage...
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Si vous vous posez cette question,
c'est que vous comptez utiliser vos diplômes
pour une activité professionnelle,
associative,
ou bien pour passer un diplôme (p.ex. BNSSA, monitorat).
Dans ces cas là,
vous avez tout intérêt à repasser une formation,
puisque le comportement et les gestes entrent dans un cadre bien précis,
qui s'accompagne de responsabilités
(notamment légales)
ou de sanctions (échec à l'examen).
Cependant, vous pouvez vouloir vous rendre utile
en adhérent à une association,
mais sans pouvoir vous investir immédiatement
dans des formations.
Comment peut-on s'intégrer dans ce cas-là ?
Les textes intégraux peuvent être consultés sur la page
secourisme.net.
Voici ce que disent précisémment les textes :
- décret n° 91-834 du 31 août 1991 modifié
«
Art 8-1. A titre transitoire,
les titulaires du brevet national de secourisme [BNS]
[..]
peuvent être maintenus dans une équipe
appelée à participer aux secours organisés,
sous le contrôle des autorités publiques
à condition d'obtenir, avant le 31 décembre 1993,
le certificat de formation aux activités de premiers secours en équipe.
[...]
Art. 19. - A la date d'effet du présent décret,
les titulaires du [BNS]
seront considérés comme détenteurs par équivalence
de l'attestation de formation aux premiers secours [AFPS]
et les titulaires de la mention Ranimation
comme détenteurs par équivalence
du certificat de formation aux activités de premiers secours en équipe
[CFAPSE].
[...]»
- arrêté du 22 mai 2000
portant organisation de la formation continue
dans le domaine des premiers secours
«Art. 1er. -
Il est institué une formation continue
pour toutes les personnes titulaires d'un diplôme relatif aux premiers secours.
Cette formation a pour objet :
- a) Le maintien des connaissances pédagogiques et/ou techniques ;
- b) L'actualisation et le perfectionnement de ces connaissances ;
- c) L'acquisition de nouvelles techniques.
Art. 2. - La formation continue est obligatoire
pour l'exercice des missions de premiers secours en équipe
ou d'enseignement des premiers secours [...].
[...]
Art. 4. - Le programme minimal du cycle de formation continue
est celui de la formation initiale correspondant à la qualification détenue.
L'évaluation porte exclusivement sur ce programme.
[...] La formation continue fait l'objet d'un plan de formation quinquennal.
[...]
Art. 5. - La formation continue [...] comprend,
annuellement, des séances d'une durée minimale globale
équivalente à six heures.
[...]
Art. 7. - À la fin de chaque année civile,
les autorités responsables des organismes habilités
ou des associations agréées procèdent, pour tous les participants,
à un bilan de formation continue, en liaison avec l'équipe pédagogique.
[...]
Les personnes ayant fait l'objet d'un bilan favorable sont inscrites,
sous la responsabilité de l'autorité d'emploi,
sur une liste annuelle d'aptitude à l'emploi considéré.
[...] [Cette liste] est communiquée au préfet de département.
La non-validation entraîne une incapacité temporaire
à exercer les fonctions correspondant à la qualification du diplôme
et impose une mise à niveau des connaissances,
jusqu'à une nouvelle évaluation favorable.»
- Circulaire n° NOR INT E 93 00226 C du 4 octobre 1993
relative aux conditions de participation à des opérations de secours
«La détention du [CFAPSE] est obligatoire
(article 8 du décret n° 91-834 du 30 août 1991),
pour toute personne admise à participer en équipe constituée
à des opérations de secours organisées
sous le contrôle des autorités détenant les pouvoirs de police
[c.-à-d. mairie ou préfecture] [...] :
- au dispositif de sécurité,
défini par arrêté de l’autorité détenant les pouvoirs de police,
lors d’une manifestation d’ordre sportif
(meeting aérien, épreuves sportives à moteur, épreuves motonautiques, ...),
culturel, commercial, etc ;
La circulaire n° NOR/INT/E/88-00157/C du 20 avril 1988
relative à la sécurité des grands rassemblements
donne les instructions à respecter en la matière.
[...]
- aux opérations, notamment
lors du déclenchement des différents plans de secours (plan ORSEC)
et plans d’urgence (plan rouge, plans particuliers d’intervention,
plans de secours spécialisés, ...).
[...]
Un grand nombre de manifestations,
non visées par la circulaire citée au deuxièmement ci-dessus,
sont organisées sous la responsabilité directe
de l’autorité détenant les pouvoirs de police,
voire d'une collectivité publique ou privée,
quelqu’en soit l’organisateur [...].
C’est le cas, par exemple, des foires agricoles et commerciales,
des journées portes ouvertes,
des manifestations culturelles tenues sur la voie publique
ou sur une emprise privée avec une large participation du public, ...
[...] Les détenteurs [de la seule AFPS]
peuvent alors y participer, à nombre égal,
avec des titulaires du [CFAPSE] qui les encadrent.»
- Note relative à la tenue de postes de secours
«
- Le traitement des personnes blessées ou en détresse physique,
[...] constitue un acte de secours à personnes et requiert,
de la part de tous les équipiers secouristes,
la possession minimum du [CFAPSE], en cours de validité
- L'accueil et l'assistance des personnes non blessées,
impliquées dans un accident ou sinistre,
peuvent être confiées à des équipes de personnes choisies pour leurs compétences,
sans qu'elles ne disposent réglementairement de qualification spécifique.
»
- Circulaire n°00344 du 23 mai 2001
«Lexique
- (1) Le point d’alerte et de premiers secours
est le dispositif de secours minimal et unique
susceptible d’être mis en place à l’occasion d’un événement
rassemblant un nombre de personnes limité
pour une activité non dangereuse a priori.
[...]
- (2) Le poste de secours est un lieu où sont regroupés
des équipiers secouristes et leurs matériels;
[...] Les personnels et matériels sont fonction de la mission
sans toutefois être inférieurs à une équipe de secouristes.
- (3) L’équipe de secouristes est constituée
d’un chef d’équipe et de trois à cinq équipiers secouristes,
soit de quatre à six personnes
[...]
- (5) L’équipier secouriste est titulaire du [CFAPSE].
[...]
Composition du point d’alerte et de premiers secours en personnel
- Un responsable, inscrit sur la liste annuelle
d’aptitude d’équipier-secouriste
- Un aide titulaire de l’AFCPSAM.
»
Il résulte de ceci que :
- le GES ne donne rien du tout...
- le BNS donne l'équivalence à l'AFPS ;
- avec l'AFPS (donc le BNS), on peut participer à un poste de secours
pour l'accueil, le réconfort, la logistique...
mais pas pour le traitement des blessés ;
- la mention Ranimation donne l'équivalence du CFAPSE,
mais pour être valable,
il faut être à jour de la formation continue,
et donc avoir revu tout le (nouveau) programme
dans les 5 dernières années.
Au regard de ceci,
voici la manière dont personnellement,
si j'étais membre du bureau,
j'incluerai un bénévole
dans une association.
Titulaire du BNS
La participation pour le secrétariat, l'accueil, la logistique
dans un poste ne pose pas de problème.
Cela permet d'observer, de discuter,
de voir le fonctionnement de l'équipe,
c'est l'occasion pour un moniteur présent
de faire de la formation,
donc de mettre à jour ses connaissances.
Par ailleurs, la bobologie
(soin sur les petites plaies et brûlures, traumatismes légers)
ne concerne pas à proprement parler des blessés
et des personnes en détresse physique,
ce n'est pas du secours à personne,
et donc peut être fait à mon avis
par des titulaires de l'AFPS ou de l'ancien BNS
sous la surveillance d'un titulaire du CFAPSE.
La personne peut également
participer aux sessions d'AFPS en tant qu'assistant de formation,
et préparer le matériel,
faire la victime...
et ainsi apprendre en se rendant utile.
Si la personne est intéressée par l'activité,
elle demandera naturellement à passer les diplômes suivants
(AFCPSAM, CFAPSE),
cette formation sera facilitée par l'expérience
et la motivation acquises.
Titulaire de la mention Ranimation
S'il pratique régulièrement le secourisme,
le titulaire de la mention Ranimation aura été recyclé,
il est à jour de sa formation continue,
il peut donc être inscrit sur la liste départementale d'aptitude
et être considéré pleinement
comme titulaire du CFAPSE.
Sinon, n'étant pas à jour de la formation continue,
le titulaire de la mention Ranimation
ne peut pas être inscrit sur la liste d'aptitude départementale,
et donc se retrouve dans le même cas que le titulaire du BNS/AFPS
(cf. § ci-dessus).
Pour exercer en tant que CFAPSE, il n'a pas besoin de passer le diplôme
(examen avec jury désigné par le préfet),
mais simplement de revoir tout le programme en formation continue
(évaluation continue par l'équipe pédagogique de l'association).
On peut envisager deux manières :
- «brutale» :
le secouriste suit une session CFAPSE complète (50 h),
et est évalué de manière continue
(il ne passe pas l'examen),
il est inscrit sur la liste d'aptitude départementale
s'il satisfait aux critères d'évaluation ;
- «douce» :
le secouriste suit une session d'AFCPSAM
(env. 18 h, formation continue par l'équipe pédagogique,
délivrance de l'attestation),
il peut ainsi être employé dans un point d'alerte ;
le complément de formation ou la mise à niveau du CFAPSE
pourra lui être apporté
durant l'année suivante,
éventuellement en suivant une session CFAPSE
partielle ou complète,
riche de l'expérience et de la motivation acquise ;
- «ultra-douce» :
le secouriste participe en tant BNS/AFPS (cf. ci-dessus),
et sera inscrit sur la liste départementale d'aptitude
lorsqu'il sera mûr,
selon son investissement dans les formations,
au pire, cela prendra 5 ans
s'il suit toutes les sessions de formation continue annuelle
sans s'investir dans une AFCPSAM ou un CFAPSE.
Une fois inscrit sur la liste d'aptitude,
il pourra participer aux postes à risque
ainsi qu'aux plans d'urgence et de secours,
il sera considéré pleinement
comme titulaire du CFAPSE.
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