Lors d'un effondrement d'immeuble (explosion, tremblement de terre) ou un glissement de terrain, des personnes peuvent se retouver ensevelies sous la terre ou les décombres, emmurées.
Ces personnes peuvent survivre plusieurs jours, notamment si elles se trouvent dans une zone "de survie", où il y a un volume suffisant pour pouvoir respirer (cave, cavité...).
Il faut donc enlever les décombres avec précaution afin de ne pas provoquer d'effondrement supplémentaire qui serait fatal.
Le déblaiement précautionneux étant long, il convient de repérer les victimes encore en vie, afin de les dégager en priorité.
Il existe pour cela deux méthodes complémentaires : les chiens (équipes cynophiles) et l'écoute des bruits émis par la victime (géostéréophones). C'est cette technique que je vais présenter ici.
Les éléments de la présentation suivante ont été fournis par
l'EIS-17, l'Équipe d'Intervention Spécialisée de l'ADPC-17, l'Association Départementale des secouristes de la Protection Civile de Charente Maritime,
formée de secouristes détenteurs de la mention sauvetage-déblaiement.
Les bruits se transmettent dans les solides sous forme de vibrations.
Ceci est sensible lors du passage d'un camion ou bien à proximité d'un marteau-piqueur : on sent le sol vibrer.
C'est aussi ainsi que les séismes se transmettent d'un bout à l'autre de la terre.
On les écoute donc en plaçant sur le sol des micros sismiques. Ces microphones reçoivent les vibrations du matériau, et les retransmettent à un amplificateur.
L'opérateur, qui les écoute avec un casque, peut ainsi augmenter le volume si le son est faible, et le filtrer par un "equalizer", afin d'éliminer des parasites (au risque d'éliminer aussi des bruits humains...)
Les vibrations sont absorbées par le matériau au fur et à mesure, donc, plus on est proche de la victime, mieux on entend.
On estime que les micros peuvent recevoir les bruits émis à une distance d'environs 10 m.
Une des difficulté provient de l'hétérogénéité des décombres.
Elles sont composées de matériaux différents (gravats, poutres de fer, blocs de béton...) qui font que le son sera parfois mieux entendu un peu plus loin car une poutre en biais transmet le son.
La victime peut cependant être localisée au mètre près.
La localisation se fait en deux temps :
On défini trois niveaux de son :
L'équipe se compose
On défini un axe de progression ; les micros sont posés à une distance de 10 m l'un de l'autre (leur limite de détection).
Les micros et l'opérateur sont alignés perpendiculairement à l'axe de progression.