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Introduction aux ondes - A

Annexe -- Milieux de propagation


A.1 - Les fluides

Les fluides regroupent les liquides et les gaz, par opposition aux solides. Leurs principales propriétés macroscopiques sont :

Les fluides sont composés de molécules qui bougent dans tous les sens, de manière aléatoire, ce que l'on appelle le mouvement Brownien1. On peut voir un fluide comme du sable dont les grains (molécules) seraient en perpétuelle agitation. À un instant donné, chaque grain a une vitesse différente (en direction et en norme), le mouvement global est donc nul ; et si l'on suit un grain donné, il se cogne aux autres grains et rebondit mais va en ligne droite entre deux chocs, il a donc un mouvement continu alétoire sous la forme d'une ligne brisée, et ce mouvement est globalement nul (il ne va pas dans une direction préférentielle).


Fig. A.1 - Mouvement Brownien : a - vitesse nulle en moyenne sur tous les grains ; b - mouvement aléatoire et nul en moyenne pour un grain

La différence entre les liquides et les fluides est la distance moyenne entre deux chocs, encore appelé libre parcours moyen :

D'ailleurs, la densité des liquides est bien plus grande que celle des gaz, 1 kg par litre dans le cas de l'eau, environs 0,001 kg par litre dans le cas de l'air.

Pression

La pression sur une surface est la force qui résulte des chocs des molécules sur cette surface. Si l'on considère une quantité donnée de fluide à température ambiante, la pression augmente lorsque l'on diminue le volume ; en effet, les molécules sont plus serrées, les chocs sont donc plus nombreux.
Ceci se voit bien dans le cas d'un gaz, si l'on prend une pompe à vélo ou une seringue, qu'on la bouche avec le doigt et que l'on appuie sur le piston, on réduit le volume et on sent la force qui augmente sur le doigt. Par contre, si la seringue est remplie de liquide (sans bulle), on n'aura pas l'impression de voir le volume diminuer lorsque l'on appuie ; en fait, il diminue mais environs 1000 fois moins que le gaz.

On peut donc dire que l'augmentation de pression s'accompagne d'une augmentation de la densité, mais que celle-ci est insensible dans le cas des liquides.

Vents et courants

Il peut y avoir dans les fluides un mouvement de masse, les molécules ont alors toujours un mouvement aléatoire, mais avec une tendance. On parle de courant dans le cas général (liquides ou gaz), et de vent dans le cas de l'air de l'atmosphère.


Fig. A.2 - Courant : a - vitesse moyenne sur tous les grains non nulle ; b - mouvement aléatoire avec direction préférentielle pour un grain

On voit bien là la différence entre les ondes de pression, qui résultent de micro-déplacements, et les courants, qui résultent de mouvements globaux.

Note
1 - Robert Brown, botaniste britannique (1773-1858) retour

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A.2 - Les solides

Les solides sont durs et difficilement déformables, bien que ces paramètres varient grandement d'un matériau à l'autre : les élastiques (bracelets de caoutchouc) sont plutôt mou et s'étirent facilement, contrairement aux roches ou aux métaux. Mais un élastique est toujours plus dur et plus rigide qu'un liquide ou un gaz... Disons que les solides ont une cohérence, une texture, contrairement aux fluides qui sont "fuyants".

Les solides sont eux aussi constitués de "grains de sables" (molécules, atomes ou ions), mais ceux-ci sont cette fois-ci "soudés", ils sont immobiles les uns par rapport aux autres. En fait, ils ne sont pas tout à fait immobiles, ils peuvent bouger, "s'agiter" autour de leur position, c'est comme s'ils éraient reliés entre eux par des ressorts très puissants.


Fig. A.3 - Solide : les grains sont liés entre eux par des ressorts

Par comparaison avec les fluides, on peut dire que leur libre parcours moyen des grains est petit devant leur taille (les grains sont quasiment en permanance au contact). Leur densité est d'ailleurs très grande devant celle des gaz, et souvent grande devant celle des liquides, environs 7 kg par litre dans le cas du fer ; certains solides peuvent cependant être moins denses que l'eau, comme certains bois ou plastiques, ou bien être plein de "bulles", ce qui les allège (mousse, pierre ponse).

Pression

La notion de pression est ici différente de celle des fluides : la force exercée sur une surface est due à la répulsion des atomes (deux atomes ne peuvent pas occuper la même place). Donc, pour une quantité donnée de matière à température ambiante, la pression augmente lorsque les atomes sont plus serrés, c'est à dire l'on diminue le volume, mais cette diminution est environ 1000 fois plus faible que dans le cas des liquides.

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A.3 - Les interfaces

Ondes d'interface

Certaines ondes se propagent à la surface d'un liquide ou d'un solide, c'est à dire à une interface liquide/gaz (cas des vagues sur l'eau), où à l'interface solide/gaz (ondes sismiques de Love et de Rayleigh) ou solide/liquide (idem mais sous l'eau). On pourrait aussi imaginer une interface entre deux liquides non miscibles (vague entre l'huile et le vinaigre).

L'interface est donc en elle-même un milieu de propagation. En fait, elle se comporte elle-même comme une membrane élastique : elle est normalement plane, et lorsque qu'on la perturbe, elle tend à le redevenir. Il y a trois phénomènes simples à l'origine de cette élasticité :

Une augmentation de surface est donc une perturbation par rapport à l'état de repos (interface plane), les ondes d'interface sont donc une propagation de cette énergie d'interface.

Réfraction

Les interfaces sont également les lieux où se passe la réfraction.

Une interface est la frontière entre deux milieux. Il y a donc un changement brusque, discontinu, des propriétés physiques, principalement en ce qui nous concerne :

C'est alors la discontinuité de la vitesse de propagation de l'onde qui crée la réfraction. Dans le cas des ondes mécaniques, la discontinuité de la vitesse provient de la différence de densité et d'élasticité ; dans le cas des ondes électromagnétiques, la discontinuité de la vitesse provient du comportement des nuages d'électrons qui entourent les noyaux des atomes, et donc de la nature chimique du milieu et de l'organisation des atomes, et est caractérisée par l'indice de réfraction n.

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