La dislocation est une zone de perturbation élastique, les atomes sont déplacés par rapport à leur position "normale". Or, le cristal est anisotrope, il y a des directions préférentielles, dans lesquelles on rencontre plus d'atomes que dans d'autres (par exemple, les arrêtes et les diagonales de la maille élémentaire). Il est donc logique que la perturbation élastique soit elle aussi anisotrope.
Pour simplifier : dans une direction où l'on rencontre de nombreux atomes (direction dite "dense"), les atomes vont se pousser les uns les autres, donc la perturbation se fera sentir loin ; par contre, dans une direction peu dense, les atomes ont de la place, il vont pouvoir bouger sans pousser leurs voisins, la perturbation sera concentrée. Donc, dans les directions denses, le coeur est étalé, alors que dans les directions peu denses, il est resserré.
La dislocation étant en ligne, on peut en fait dire que le coeur de la dislocation est étalé sur les plan denses et resserrée sur les plans peu denses. Pour représenter ceci, on peut tracer les lignes d'iso-déplacement des atomes par rapport à leur position normale dans une coupe perpendiculaire à la ligne de dislocation (fig. 3.2).
Fig. 3.2 - Étalement du coeur d'une
dislocation vis <111> dans un réseau cubique centré,
lignes d'iso-déplacement
L'étalement du coeur s'entend perpendiculairement à la ligne de dislocation. Si la ligne de dislocation est courbe, alors d'un point à un autre de la dislocation, les direction cristallographiques perpendiculaires seront différentes. Donc, le coeur de la dislocation sera plus étalé à certains endroits qu'à d'autres. Ceci peut se voir avec un microscope électronique en transmission -- MET (transmission electron microscope -- TEM).